
Traversée des fjords de Norvège en Kayak
Salut les aventuriers ! Aujourd’hui je vous amène en Norvège pour une nouvelle aventure avec les copains de TRAVELBASE: LE KAYAK TRIP !
Je viens d’arriver dans l’une des villes les plus pluvieuses du monde : Bergen. Et bien la réputation de la ville n’est pas fausse : il pleut à trombe ! J’arrive absolument trempé jusqu’aux os dans le shop où je vais louer un kayak pour mes prochaines aventures. L’objectif de ce voyage est d’explorer en long et en large le Nærøyfjord. Je connais très bien la Norvège que j’ai exploré à pied et à ski du Nord au Sud à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir la région de ces fjords.
Le Sognefjord, par exemple, est non seulement le fjord le plus long, mais aussi le plus profond de la planète. Son point le plus profond atteint 1 308 m. Cette profondeur vertigineuse crée des eaux d’un bleu profond et intense, qui contraste magnifiquement avec les falaises escarpées qui s’élèvent de part et d’autre du fjord. Quant au Nærøyfjord, c’est le fjord le plus étroit du monde, et en 2004, National Geographic Traveler l’a même élu « plus belle destination touristique intacte au monde » et il a été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ! Bref, tout un programme que j’ai hâte de découvrir avec mon kayak !


Je suis toujours extrêmement excité lorsque je commence une expédition en kayak. Je crois qu’il s’agit tout simplement des aventures que je préfère, totalement libre, en contact direct avec la nature, flottant entre les eaux et le ciel au milieu de la vie sauvage. Avec Kiki mon nouveau kayak (je nomme toujours mes moyens de locomotion pour leur parler quand je me sens un peu seul durant mes expéditions) comme compagnon, je commence mon périple dans le petit village de Fresvik, où les eaux tranquilles du fjord m’appellent dès le lever du soleil à l’exploration. J’ai acheté quelques provisions et friandises pour mon aventure, mais j’avais oublié que la Norvège est l’un des pays les plus cher du monde : 285 euros pour quelques gâteaux et fruits ! Dans la lumière dorée du petit matin, je glisse seul sur les eaux calmes, et si sereines. L’unique bruit brisant le silence étant mon kayak qui embrasse le fjord. Les montagnes s’élèvent tout autour, majestueuses et fières, leurs sommets touchant le ciel. Je me sens libre, mais aussi tout petit, naviguant entre les murs de granite, sous les yeux des dieux scandinaves Thor et Odin. Les eaux profondes me murmurent des histoires anciennes et des légendes oubliées, et j’ai le vertige en imaginant qu’un vide de 1300 mètres est sous mon kayak ! Je n’ose imaginer le nombre d’objets viking incroyables que je trouverai au fond de ce fjord si j’avais la chance de pouvoir explorer ses profondeurs ! Alors que le soleil se lève, je suis le témoin silencieux, de cette danse éternelle, entre la terre et l’eau, entre le ciel et le fjord, et je me sens une fois de plus extrêmement reconnaissant de pouvoir être ici aujourd’hui et d’avoir choisi cette vie d’aventures, avec une fois de plus les copains de TravelBase !

Glissant sur les eaux calmes du fjord, je m’émerveille devant la beauté saisissante qui m’entoure. Les montagnes se reflètent dans l’eau comme des géants endormis, tandis que les rayons du soleil dansent à la surface, créant des jeux de lumière éblouissants. Des phoques surgissent par moment de l’eau pour regarder curieusement qui est cet étranger sur leurs terres. Et en un instant ils replongent dans l’eau ! À mesure que je m’approche de Bakka, le paysage se transforme, les maisons colorées du village apparaissant au loin. Je m’arrête quelques instants pour photographier trois petites maisons bleu, blanc, rouge, alignées les unes à côté des autres et formant le drapeau français. Derrière ces maisons une immense cascade enchante encore plus le village. Les rives du village sont bordées d’une superbe petite église typiquement norvégienne où les derniers rayons du soleil se reflètent sur le toit gris du bâtiment. Je m’arrête à plusieurs reprises pour capturer ces moments magiques avec mon appareil photo, désireux de graver à jamais ces instants féériques dans ma mémoire.

Le lendemain au lever du soleil, je range ma tente et quitte Bakka pour me lancer dans l’ascension du Breiskrednosi, une montagne très impressionnante qui domine les environs. Le soleil de juillet brille haut dans le ciel, sa chaleur caressante me réchauffe alors que je m’avance sur le sentier rocailleux. Les premiers pas sont faciles, le sentier serpente à travers une forêt dense, les arbres hauts et fiers offrant une ombre bienveillante. Les rayons de soleil filtrent à travers les feuillages, dessinant des motifs d’or sur le sol moussu. L’air est frais et embaumé par le parfum des fleurs sauvages qui recouvrent les paysages féériques du fjord. À mesure que je grimpe, la végétation se raréfie et le chant des oiseaux se fait plus lointain, remplacé par le murmure du vent dans les herbes hautes. Le ciel est d’un bleu éclatant, sans un nuage à l’horizon, et le soleil éclaire le paysage d’une lumière douce et dorée. Je continue mon ascension, mes pas devenant de plus en plus difficile sous la chaleur et les chemins dans les éboulis. Chaque effort me rapproche un peu plus du sommet. La montagne, avec ses falaises abruptes et ses crêtes acérées, semble me défier ainsi que les cieux. Enfin, après plusieurs heures de marche sous un soleil de plomb, j’atteins le sommet du Breiskrednosi. Le spectacle qui s’offre à moi et tout simplement à couper le souffle et emplit mon cœur d’aventurier sensible d’une joie indicible. Devant moi s’étend le Nærøyfjord, un ruban d’eau étincelant qui serpente entre des montagnes vertigineuses. Le fjord, d’un bleu profond, reflète le ciel et les montagnes environnantes, créant un tableau instagramable d’une beauté saisissante. Les falaises tombent à pic dans les eaux tranquilles du fjord, et au loin, je peux voir des cascades se précipiter des hauteurs, leurs eaux scintillantes dessinant des rubans blancs sur les parois rocheuses. Les villages nichés au bord de l’eau ressemblent à des points de couleurs dans ce panorama grandiose, des maisons rouges et blanches contrastant avec la verdure luxuriante des collines. Je m’assieds sur un rocher, savourant la vue et le silence majestueux qui règne ici, seulement troublé par le cri lointain d’un aigle pygargue à queue blanche en vol. Il se pose sur un arbre à quelques mètres de moi et je suis comme subjugué par sa beauté ! J’ai croisé beaucoup d’aigles pygargue à tête blanche durant mes aventures en Alaska et dans le Yukon, mais c’est la première fois que je vois cette espèce. Ses plumes brun sombre contrastent avec sa tête et sa queue blanches éclatantes, lui conférant une élégance naturelle. Ses yeux perçants et dorés scrutent l’horizon du fjord à la recherche de proies avec une intensité fascinante. Je zoom sur mon portable pour observer ses griffes qui s’agrippent fermement à la branche. La lumière du soleil se reflète doucement sur ses plumes, accentuant ses lignes gracieuses et son port royal. Pour avoir observé pendant de longues heures ces oiseaux, je comprends pourquoi ils sont le symbole de la liberté aux Etats-Unis. La chaleur du soleil sur ma peau, la brise légère qui souffle depuis le fjord, tout cela crée un moment de parfaite harmonie. C’est pour ce genre d’instant, où je me sens en paix, en symbiose totale avec la nature, que j’ai choisi cette vie ! Même si le soleil ne se couche pas vraiment à cette période de l’année, je décide quand même de redescendre à la frontale pour rejoindre Kiki et monter ma tente sous une tempête de pluie.


Repartant de Bakka, je prends mon kayak pour me diriger durant les deux prochains jours vers Flåm. Sur le chemin, je suis accompagné par le doux clapotis de l’eau contre la coque de mon embarcation, un son apaisant qui me berce au fil de ma progression. Sur mon portable je lance les albums de Bob Dylan et de Willie Nelson qui m’accompagnent dans toutes mes aventures en pleine nature.Alors que je pagaye, j’aperçois au loin plusieurs ailerons ! Immédiatement je me dirige vers eux pour aller observer de plus près ces dauphins. Sauf que plus j’avance, et plus les ailerons grandissent au fur et à mesure !
Soudain, les ailerons plongent et je vois une ombre massive se déplacer sous la surface, et mon cœur s’emballe. Ce sont des orques !!!! En quelques instants, une nageoire dorsale noire et blanche émerge gracieusement de l’eau, suivie par cinq autres. Ce sont bien des orques, ces géants majestueux des océans que je rêve de voir depuis toujours ! Je reste immobile, émerveillé mais aussi complètement paralysé, tandis que les orques nagent autour de mon kayak, leurs mouvements fluides et puissants créant des ondulations qui font osciller dangereusement mon embarcation remplie à ras bord. Soudain leurs souffles puissants résonnent dans l’air et je suis à deux doigts de me retourner tellement il est puissant. L’une d’elles passe à 50 centimètres de mon kayak et je peux voir son regard curieux me dévisager. Ce moment est absolument exceptionnel, d’autant plus que ce n’est pas du tout la saison des orques en Norvège ! Migration déréglée à cause du réchauffement climatique ou simplement un coup de chance exceptionnel ? En tous cas le temps semble s’arrêter alors que je suis entouré par ces sublimes créatures et je ressens un mélange d’émerveillement, de peur et de respect profond pour ces maîtres des mers. Je me sens à nouveau incroyablement chanceux d’être témoin d’un tel spectacle dans un endroit aussi magnifique. Et puis en un instant, elles disparaissent, et je me mets à pleurer de joie et d’émotions.

Je les ai attendu pendant de longues minutes, mais elles ne sont jamais revenues. Alors je reprends mon aventure en kayak et je recommence à pagayer. Les montagnes se dressent toujours fièrement de chaque côté du fjord, et je prends un immense plaisir à pagayer dans ces fjords. Chaque coup de pagaie me rapproche un peu plus de ma destination, et bientôt, les maisons colorées de Flåm apparaissent à l’horizon, un point de lumière dans cet univers sauvage. Le village lui-même est un havre de paix, avec ses maisons traditionnelles nichées au creux des collines fleurissantes et son train traditionnel grimpant dans les montagnes. Je prends le temps de me promener dans les rues étroites, m’imprégnant de l’atmosphère paisible qui règne en ces lieux. Après 2 jours de pause bien méritée dans ce petit village, je me réveille complétement ébahi par une vision d’horreur. Sans que je me rende compte de quoi que ce soit, un immense paquebot de croisière est arrivé cette nuit. Il est absolument immense. Peut-être 80 mètres de haut sur 200 de longueur. IL y a d’immenses statues de girafes sur le pont, des murs d’escalades, un nombre de piscines incalculable et même un simulateur de chute libre. J’hallucine complètement. Je suis écœuré. J’ai la nausée. Près de 3000 chinois débarquent de ce monstre des mers en quelques instants, brisant la paisibilité du petit village. Je remballe ma tente immédiatement, et m’enfuis le plus rapidement possible loin de cette horreur !

Pour le dernier jour de mon aventure, je me lance dans une randonnée jusqu’à Stegastein, un autre point de vue panoramique réputé pour offrir une vue imprenable sur le fjord. Le sentier serpente à nouveau à travers les bois et les prairies couvertes de fleurs. Je m’arrête de longues minutes pour observer des chèvres jouer sur les toits herbeux des maisons. Ces toits végétalisés, connus sous le nom de « torvtak » en norvégien, sont non seulement esthétiquement charmants mais également fonctionnels. Les maisons traditionnelles norvégiennes, souvent construites en bois, arborent ces toits verdoyants, offrant une isolation naturelle contre les rigueurs du climat scandinave. La couche d’herbe et de terre épaisse posée sur les toits agit comme un excellent isolant thermique, gardant les maisons fraîches en été et chaudes en hiver. De plus, ce type de toiture est relativement facile à entretenir et fournit une excellente protection contre le feu, car la terre et l’humidité retiennent les flammes. Ce que j’aime le plus personnellement c’est que ses toits se fondent parfaitement dans les décors naturels de la Norvège, avec leurs nuances de vert changeant au fil des saisons. En été, les herbes sont d’un vert vibrant, parfois parsemées de fleurs sauvages colorées, tandis qu’en automne, elles prennent des teintes dorées et rousses. Marcher dans les villages norvégiens et voir ces toits vivants, souvent associés à des maisons aux façades peintes en rouge vif, jaune moutarde ou blanc pur, est comme un voyage dans le temps. En les regardant j’ai l’impression d’être dans un conte de fées, m’apprêtant à voir bondir des portes des trolls et des elfes sortis tout droit de légendes nordiques. Au-delà de l’aspect esthétique, j’admire particulièrement ses toits car ils jouent un rôle dans la gestion des eaux pluviales, réduisant le ruissellement et aidant à maintenir un environnement plus frais en milieu urbain. Ils ne sont pas seulement un hommage au passé, mais aussi une pratique durable qui lie l’homme à la nature de manière respectueuse et harmonieuse, célébrant la beauté du patrimoine norvégien tout en regardant vers l’avenir.


Après m’être ébahi devant ses toits, je quitte mes copines les chèvres et les maisons végétalisées pour reprendre mon ascension. À chaque pas, la vue s’ouvre un peu plus, révélant un paysage à couper le souffle. Enfin, j’atteins l’immense plateforme en bois de Stegastein, et la vue qui s’offre à moi est une nouvelle fois tout simplement époustouflante. Le fjord s’étend à perte de vue, ses eaux scintillantes bleu turquoises se perdant à l’horizon. Avec une bouteille de cidre à la mûre locale que j’ai acheté, je m’installe pour contempler ce spectacle grandiose. C’est ici, le cœur rempli de souvenirs inoubliables de cette semaine passée à explorer les merveilles naturelles du Nærøyfjord que mon aventure se termine. Chaque moment de cette aventure en kayak restera gravé dans ma mémoire comme une ode à la beauté et à la grandeur de la nature norvégienne. Une fois de plus je suis tombé sous le charme de cette terre des fjords, où la nature règne en maîtresse, et où les vallées sculptées par le temps étreignent à la fois la mer et la montagne. Ces fjords qui enlacent des eaux d’un bleu si profond, que j’y ai aperçu seulement le reflet de mondes sans nom. Où les falaises abruptes plongent dans les fjords, leurs ombres et leurs lumières tissant un accord, un tableau vivant, à jamais gravé. Aurevoir Norvège et à très bientôt pour de nouvelles aventures !
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